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24.2.12

N'empêche !

Si l'on part du principe qu'aujourd'hui les nouveautés papier sortiront simultanément en version numérique, voyons comment s'articule la répartition des coûts pour chaque version : le cas simple de deux livres au contenu identique.

Un livre papier, vendu à 21 euros :
fabrication : 15 %
distribution : 12 %
marketing : 8 %
auteur : 10 %
libraire : 36 %
éditeur : 19 %
Marge brute* : 4 euros

Le même livre, en version numérique, vendu à 17 euros :
stockage sur serveur : 9 %
marketing : 10 %
auteur : 15 %
librairie numérique : 30 %
éditeur : 36 %
Marge brute* : 6,10 euros

Et l'on sait par ailleurs qu'un livre en version numérique ne coûte pratiquement rien à réaliser dans la mesure où il est conçu en même temps pour un format papier. La version numérique devrait être beaucoup beaucoup moins chère et ce n'est guère le cas.

Un autre exemple significatif, si l'en est, le livre de François Hollande, Changer de Destin, paru le 23 février dernier chez Robert Laffont.  8,55 euros pour 180 pages reliées brochées, et 6,99 euros pour un format Kindle. On sait que ce livre a été tiré à 70 000 exemplaires par un imprimeur de l'Eure qui a mobilisé six ouvriers pendant dix heures pour sa réalisation palpable. On apprend aussi que la mise en page de ce texte, destinée à l'impression a été facturée à l'éditeur 1 000 euros. La mise en page numérique réalisée en parallèle n'engendre aucun surcoût puisque non facturée à l'éditeur.

Alors, évidemment :
- Un texte brut sans image peut être très rapidement mis en page pour un format numérique dont on aura au préalable réalisé la maquette de la version papier.
- Il existe certes des accords entre éditeurs pour maintenir le prix d'un livre de poche à un même niveau, que ce soit une nouveauté ou une réimpression.
- La TVA unique sur le livre papier (5,5 % pour le moment) est bien moindre que celle imputée sur les produits numériques dont le livre numérique fait partie (19,6).

N'empêche. Il serait bien bon de voir les versions numériques accessibles à un bien moindre coût, surtout dans le cas de livres non enrichis, qui ne sont ni plus ni moins qu'un copié/collé de la version papier. Certaines maisons d'édition vont sans doute devoir sortir de leur niche confortable et bien rodée, si tant est qu'une telle niche puisse l'être...


Données recueillies dans Capital, M6, 19 février 2012.

*sur laquelle seront prélevées les charges, avant bénéfices donc.

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